"La pensée est comme l'alcool : On en use un peu Et on est heureux; On en abuse Et on s'élève Vers la tristesse." (Nihil Messtavic) Je voudrais tant que cesse Le flot de mes pensées, Elles sont comme des caresses, Faites avec des fils barbelés. Mon cerveau ne s'arrête jamais, Nuit et jour, il m'oppresse, Au point de laisser s'exprimer, Mes multiples faiblesses. Ces pensées me torturent, Quand j'essaie de dormir, Ça devient de plus en plus dur, De ne pas vouloir en finir. Je bois pour anesthésier, Ma psyché hyperactive, Je m'empoisonne pour oublier, Je pars à la dérive. J'aurais tant aimé apprécier, Quelques moments silencieux, Quand je vous vois calmes et apaisés, Je suis tellement envieux. Il ne m'est pas permis, De pouvoir profiter, De l'absence de bruit, Esclave de mes pensées. Je suis triste de devoir partager, Ma vie avec un esprit torturé, Je veux seulement la paix, Stopper ces réflexions disproportionnées. Je dois faire avec ce vacarme, Qui explose dans ma tête, Je sens que vient le drame, Je vais libérer la bête, Je sors enfin la lame, Pour mettre fin à la fête. J'aime voir le sang couler, Je dois bien l'avouer, Ce n'est pas exagérer, Que de dire que la douleur physique me plaît. Ces angoisses maudites, Qui lentement m'envahissent, Me torturent et m'irritent, Tous mes espoirs périssent. Bien heureux les simples d'esprit, Car ils n'ont pas à subir, La violence du bruit, Qui me fait tant souffrir. Toutes ces voix dans ma tête, Ne prennent aucune pause, Jamais elles ne s'arrêtent, De ma démence, elles sont la cause. Je pourrais me mettre à hurler, Mais rien ne changerait, J'aurais beau m'acharner, Sans cesse elles continueraient. Je vis au rythme éreintant, D'une fanfare guidée par mes pensées, Cela devient fatiguant, Je voudrais toutes les annihiler. C'est dans la mort que je trouverai la paix, Mais je suis bien trop lâche pour me supprimer, Mes envies suicidaires font partie désormais De ces douces chimères que l'on voudrait oublier. Je suis le spectateur impuissant, D'une pièce de théâtre, Dans laquelle se jouent les tourments, D'un homme qui s'est laissé abattre. Levez vous mesdames et messieurs, Acclamez tous à l'unisson, Sous vos regards vicieux, Celui qui a salit son nom. Le spectacle ne fait que commencer, Cet homme n'a pas fini d'en baver, Les tortures que nous allons lui infliger, Nous allons toutes vous les montrer. Allez-y profitez pleinement, De cette pitoyable démonstration de faiblesse, Je suis déjà mort physiquement, Alors plus rien ne me blesse. Moquez vous si cela vous sied, Je me fous de ce que vous pouvez penser, Je ne suis plus qu'une erreur du passé, Une trace que l'on a vite fait d'effacer.

"On ne comprend la mort Qu’en ressentant la vie Comme une agonie prolongée, Où vie et mort se mélangent." (Emil Cioran) Au delà des convenances, Des principes et des idéaux, Des valeurs morales niant la déchéance, D'un monde où tout est faux, Je prône l'indifférence, Et je tourne le dos, À toute bienséance, Rien ne vaut le chaos. Je tire ma révérence, Et marche vers l'échafaud, J'arriverai en avance, Pour baisser le rideau. J'aperçois déjà la potence, Et mon futur tombeau, Je suis prêt pour l'ultime danse, Des mille couteaux. Bientôt viendra la délivrance, Bientôt on aura ma peau, Je vous laisse ma souffrance, C'est mon plus beau cadeau. Laissez moi une chance, De partir sans un mot, Je ne ferai pas pénitence, J'assume tous mes défauts. Vous tous qui me jugez, Vous perdez votre temps, Je suis déterminé, À rejoindre Satan. Dans les flammes éternelles je brûlerai, Et j'en suis impatient, En enfer, enfin je jouirai, De multiples plaisirs exaltants. Je ne suis pas en train de me lamenter, Je ne veux surtout pas de votre pitié, Je veux juste m'en aller, Mais à chaque fois vous me retenez. Ne voyez pas dans tout mes propos, Un homme qui ne cherche qu'à se plaindre, Je pense chacun de mes mots, Je n'ai plus à vous craindre. Je lève un dernier verre, À la mort et au désespoir, Je n'ai pas à vous plaire, Il est déjà trop tard. Je laisse derrière moi les regrets, Juste à côté de mes espoirs perdus, Aurevoir et à jamais, Je vous laisse, je n'y arrive plus. "On ne comprend la mort Qu’en ressentant la vie Comme une agonie prolongée, Où vie et mort se mélangent."